Face à l’horreur des combats qui font rage en Ukraine, un groupe de poètes russes se lève pour mettre la poésie au service de la paix.
- Un recueil courageux, engagé, provocateur et iconoclaste, constituant un véritable manifeste contre la guerre en Ukraine.
- Les dessins de matriochkas fêlées, défigurées, ensanglantées, accompagnent les poèmes au fil des pages, appuyant le récit glaçant de la guerre et de ses folies.
Désolation, exodes, familles déchirées… la guerre est de retour en Europe.
En ces temps troublés, de nombreux artistes russes choisissent de se ranger du côté de la résistance ukrainienne au péril de leur vie. Au nom de valeurs humanitaires et fraternelles, ils brisent l’omerta qui règne dans leur pays.
Les Éditions Caractères publient dans l’urgence une sélection inédite de poèmes traduits du russe, qui se présentent face au Kremlin comme autant d’actes d’insurrection et de résistance.
Ils resteront gravés dans les années à venir pour participer à notre devoir de mémoire.
Et nos idiots de gamins
sans volonté ni jugeote,
il les oblige à danser au son de sa flûte.
À tuer. À mourir.
Dans un volume à cinq séquences, Bruno Mabille met en exergue, Mandelstam, Ovide, Lorca, Senghor et pour finir, l’apôtre Mathieu.
Un livre de poésie, construit, organisé en ombres portées, fragiles et incessantes.
Le poète y marche et même danse dans le noir.
« Rien
sinon ce pas
sans commencement ni fin (…) »
Il y dit aussi sa leçon personnelle de vie, au diapason des contrechants, ces mélodies secondaires jouées en accompagnement de la mélodie principale.
Accepter de n’être
en ce monde
qu’une voix discrète
et tremblante
mais tenace (…)
Un périple intérieur à lire comme un contrechant poétique.
Vingt poètes réunis pour une anthologie de poésie géorgienne, offrant un florilège de textes inventifs et variés.
Du grand nord nous parvient une voix, celle de Joan Naviyuk Kane, poète inuit d’expression inupiak et anglaise. Venue d’Alaska et prise entre deux cultures, son écriture fait écho à cette remontée de la mémoire qui déborde sur le présent. Dans ses poèmes, elle arpente les montagnes de sa terre, fait souvent face à la mer qui, pour cette fille de pêcheur, ponctue le recueil avec insistance. On y entend la neige et la glace, le brouillard et le froid, les lumières vives ou nocturnes, on y rencontre l’ours, les baleines et les oiseaux.
Découvrez notre Anthologie de la poésie mondiale, publication d’anniversaire pour nos 70 et 1 ans. Cet ouvrage exceptionnel en deux tomes sous coffret vous propose un tour du monde poétique. Inédit, il fait date dans le monde de l’édition !
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Une âme qui joue : le kaléidoscope, Shizue Ogawa
Shizue Ogawa, depuis sa province japonaise du Shiga, non loin de Kyoto, écrit depuis longtemps de la poésie. Voix libre, elle donne à lire et à entendre des poèmes inattendus tant ils animent de leurs visions, de leurs palpitations, l’univers avec ses règnes et dimensions multiples. Elle nous fait pénétrer dans le cercle d’une « âme qui joue », étrange titre générique puisque du premier au sixième livre que nous donnons à lire en français, on le retrouve tel un code de parcours.
Le cercle, l’horizon, les ailes, la forme, la plaine et enfin le kaléidoscope, sixième livre de Shizue Ogawa, tous témoignent d’une écriture et d’une vision du monde tout à fait personnelles, entre animisme-taoïsme et légèreté profonde. Chaque poème est une histoire, une interrogation, une leçon de vie. Partout et en chacun de ses poèmes se montrent l’attention et l’écoute pour l’univers entier avec lequel elle est en adéquation.
« Le passé donne
Parfois son avis sur la vie
Avais-tu raison là ? […]
Les souvenirs et le passé
Se réconcilient
Voilà deux chemins que je rencontre toute seule »
Extrait du poème intitulé Souvenirs et passé.
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Purgatoire, R. Zurita
Les éditions Caractères sont fières de publier la traduction de Purgatorio, introduisant ainsi en France le poète chilien multiprimé Raul Zurita, né en 1950. Publié en 1979, ce recueil renouvelle radicalement la création poétique au Chili, en pleine dictature de Pinochet. Le lecteur découvre à travers différents poèmes un référent géographique chilien – dont le désert d’Atacama– doté d’une dimension onirique et fantasmagorique. S’entremêlent poèmes brefs et documents visuels, dont une série d’encéphalogrammes, rappelant au lecteur que la poésie ne se réduit pas aux vers et aux strophes. Ainsi, le parcours littéraire de Zurita fait s’entrecroiser impact visuel, création langagière et pluralité des supports. Ces choix d’écriture témoignent de la fracture personnelle du poète et de celle de tout un peuple, lors de la dictature de Pinochet. Cette traduction nous permet de découvrir l’esprit zuritien, fait d’originalité, de jeux linguistiques, de collusion littéraire et géographique. Une œuvre à découvrir absolument !
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L’Évangile selon Walt Whitman, R. L. Stevenson
L’Évangile selon Walt Whitman relate une rencontre littéraire entre la vieille Ecosse et le Nouveau Monde : celle du jeune Robert Louis Stevenson qui cherche sa voie et sera ébloui par la poésie de Walt Whitman. Il dévore les textes du grand poète de 30 ans son ainé. Quelle énergie se dégage de l’homme qui ouvre le nouveau monde à la poésie ! Whitman se nourrit de ces espaces sans fin sur lesquels les nouveaux venus défrichent les terres, sèment et plantent. Stevenson écrira à maintes reprises des présentations de cette œuvre pour les lecteurs de la vieille Angleterre, affinant chaque fois son étude. L’Évangile selon Walt Whitman nous présente cette belle confrontation critique.
De désolation en tendresse, Gabriela Mistral
Cette anthologie présente un choix de poèmes et textes en prose de l’œuvre si riche et méconnue de l’écrivaine, premier auteur d’Amérique Latine couronné par le Prix Nobel de littérature en 1945. Cette belle traduction en français vient réparer ce manque et nous comble par ce voyage au Chili natal ainsi que par la découverte de la Provence française et de son poète Frédéric Mistral, auquel elle empruntera son pseudonyme littéraire. On y découvre joies et tristesses d’une vie pleine et ardente de convictions. Un voyage dans les richesses d’écriture et d’ardeur de vie d’une grande dame de la littérature.
Chronique d’un produit, Zheng Xiaoqiong
Zheng Xiaoqiong, née en 1980 dans une famille de paysans pauvres de la province du Sichuan travaille, jeune adulte, sur une chaîne de fabrication, soumise aux cadences infernales et déshumanisantes. Entre réminiscences d’un monde perdu où fleurit la vie avec puissance et description d’une situation présente, sans échappatoire, rouillée et crissante, Zheng Xiaoqiong nous présente un univers difforme où l’homme devient machine et les machines monstres. Néanmoins, souvent, renait l’espoir : la beauté du verbe et les évasions fugaces de la pensée qui nous rappellent à la vie.
Bureau de tabac et autres poèmes, Fernando Pessoa
La singularité de Pessoa, c’est qu’il fut « plusieurs » : le poète « orthonyme » et celui d’innombrables « hétéronymes », ses masques, avec pour chacun une biographie et un style propres? Cette anthologie en retient les différentes figures : le futuriste Alvaro de Campos, le païen Alberto Caiero, le disciple d’Horace Ricardo Reis, le poète initié de Message et celui de Bureau de tabac qui donne son titre à cette anthologie. Cette poésie exprimant une déchirure existentielle est un des sommets de la poésie moderne. L’anthologie permettra au lecteur français de découvrir ou de retrouver ce grand poète protéiforme. Elle rend aussi hommage au traducteur inspiré que fut Armand Guibert (1906-1994), passeur considérable et pluriel d’œuvres poétiques écrites en plusieurs langues. – Pierre Rivas
Musique de chambre, James Joyce
Il voulait être « le » grand poète irlandais. C’est lorsqu’il comprit qu’il ne surpasserait jamais son compatriote W. B. Yeats (1865-1939) que le jeune James Joyce prit le chemin de la prose. Avant cela, à l’été et l’automne 1904, c’est-à-dire l’année où il rencontra Nora Barnacle à Dublin, et peu avant leur départ pour Trieste, Joyce composait les courtes pièces de cette Musique de chambre. Dédiés à celle qu’il épousera en 1931, traduits avec grâce et élégance par Olivier Litvine – avec, c’est un réel plaisir, le texte original en vis-à-vis -, ces trente-six poèmes d’amour marquent donc le début et la fin de la carrière de Joyce poète. Pourtant, dans la façon dont se mêlent les sens et les sons, les paroles et les rythmes, cette musique est prémonitoire – certains poèmes annonçant déjà le monologue de Molly Bloom à la fin d’Ulysse. À glisser dans un sac d’été pour savourer un Joyce méconnu, voluptueux et sensuel. – Florence Noiville