Mikhéil Djavakhichvili est la figure littéraire dominante du vingtième siècle géorgien. Il est né le 8 novembre 1880 dans un petit village de la Karthlie, au sein d’une famille paysanne. Après des études d’agronomie en Crimée, il rentre en Géorgie en 1901, où il publie dès 1903 ses premières nouvelles. En 1907, fuyant les répressions tsaristes, il part pour l’Europe, poursuit ses études à la Sorbonne, et voyage dans le monde entier. Il rentre en 1909 en Géorgie sous une fausse identité, mais est arrêté quelques mois plus tard par la policetsariste, et incarcéré pendant un an. En 1917, il devient membre du parti démocrate puis, de 1921 à 1924, ducomité de l’indépendance de Géorgie. De nouveau arrêté par le régime soviétique, il est condamné à mort, mais heureusement libéré et sauvé six mois plus tard. Dès 1923, il commence à publier ses nouvelles : L’homme de la forêt (1923), Le vengeur (1924), etc.

Publié en 1936, le roman Le fardeau d’une femme est aussitôt condamné par la critique soviétique.Surveillé, soupçonné, accusé d’avoir loué l’écrivain André Gide, Djavakhichvili est alors déclaré « ennemi du peuple » et, malgré quelques soutiens, est radié de l’Union des écrivains. Arrêté le 14 juillet 1937, torturé en présence de Béria, on le somme de signer des « aveux », et on l’exécute. Son frère, lui aussi, est arrêté puis fusillé ; sa femme, quant à elle, est envoyée en exil. L’œuvre de Mikhéil Djavakhichvili reste censurée jusqu’en 1957, date à laquelle il est enfin réhabilité et publié. Il tient une place première et essentielle dans la littérature géorgienne.


Lambalo et Q’acha – Mikhéil Djavakhichvili (traduit par Dali Iachvili)