Yang Lian est né en 1955. Après des études secondaires, comme des millions de lycéens chinois, il est envoyé à la campagne pour apprendre la vie auprès des paysans. Il commence à écrire à cette époque. À partir de 1986, il voyage beaucoup dans le monde, et vit à l’étranger depuis 1989. Il réside actuellement à Londres.

Yang Lian fait partie des écrivains contemporains qui ont bousculé la tradition orthodoxe du réalisme, laquelle dominait encore la scène littéraire chinoise au moment du renouveau culturel de la fin des années soixante-dix. Il a milité pour une langue capable d’exprimer librement la subjectivité.

En 1989, il quitte la Chine et séjournera désormais dans divers pays étrangers. Quelques années après, il déclarera à son traducteur anglais que le passage du « vagabondage de l’âme », qui avait été son lot en Chine, à la vie errante devenue désormais la sienne avait permis, au niveau de l’écriture, « l’adéquation des mots au réel ». Dans le travail de recherche sur la langue et la tradition qu’il a entrepris, il essaie de trouver, dit-il, un pays natal : celui de « la langue de Yang ». Cette expression, il la revendiquera désormais contre toute tentative d’aliénation du langage. Dans un dialogue avec Gao Xingjian, le prix Nobel de littérature 2000 (texte paru aux éditions Caractère en 2004 sous le titre Que nous a apporté l’exil), il approfondit sa réflexion sur le « moi » tout en faisant de son exil une recherche sur l’humaine condition.

Un nouveau recueil est paru aux éditions Caractères en juin 2010, Notes manuscrites d’un diable heureux (traduction de Chantal Chen-Andro). Ce texte présente en miroir des proses poétiques et des poèmes. Ce livre a fait l’objet d’une Communication par la traductrice lors du colloque « Imaginaires de l’exil dans les littératures de l’Asie : Chine et Japon, questions contemporaines », qui s’est tenu les 18 et 19 juin 2010 à la BNF et à l’Université Paris Diderot (Paris 7).

Les textes de Yang Lian sont sombres, denses, et soulignent le lien perpétuel existant entre l’écriture et la mort.