Wang Yin est né à Shanghai en 1962. Diplômé de l’Ecole normale de Shanghai, il commence à publier dans des revues au début des années quatre-vingt. Le rythme de sa poésie est parfois très proche, par sa concision, de celui des poèmes de Bei Dao, l’un des initiateurs de la nouvelle poésie apparue en Chine à la fin des années soixante-dix. Après une période d’enseignement, Wang Yin se consacre au journalisme. Il a signé des documentaires dont La longue marche, Cent ans de Shanghai, primés respectivement en 1995 et 1998. En 2009, il a été invité à Paris dans le cadre du Printemps des Poètes et reçu en résidence à la Meet à Saint-Nazaire.

« La souffrance clôt la bouche, mais Dieu m’a fait la grâce de la parole » écrivait Wang Yin en 1991 et il ajoutait : « La poésie est le plus beau cadeau que je puisse me faire à moi-même » avant de citer Reverdy : « La poésie existe là où nous guident nos pas ». Rilke et Kafka sont deux écrivains qui le fascinent, le premier pour la part de mystère présente dans sa poésie et pour l’élégance de son style, le second pour le sentiment de perte, de confusion lié à la souffrance qui hante son oeuvre. De tels accents se retrouvent dans la poésie de Wang Yin. Ses photographies, de même, laissent la porte ouverte sur l’interrogation et le doute. Le lien entre les deux arts est assuré également par l’emprunt que fait Wang Yin aux techniques de l’art photographique : isolement du sujet, jeu sur la distance et sur la mise au point.