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Les poètes peuvent être de grands voyageurs ; ils peuvent aussi se satisfaire de voyages immobiles. Quel lecteurs saura repérer les uns des autres ? « J’ai tout laissé derrière moi/L’eau vive, mes livres, mes amis. » Considéré comme un poète surréaliste, Lasse Söderberg (né en 1931) a longtemps vécu à l’extérieur de la Suède. Traducteur, il interprète aussi publiquement des textes français, espagnols ou anglais. Auteur de plus d’une vingtaine de recueils, il emmène le lecteur, dans ce volume, dans une ville au statut toujours controversé : Pierres de Jérusalem, aujourd’hui traduit en français grâce à Jean-Clarence Lambert (lui-même poète et traducteur hors pair, à qui l’on doit notamment une remarquable Anthologie de la poésie suédoise publiée sous l’égide de l’Unesco). Des photographies de l’artiste norvégienne Sidsel Ramson contribuent également à nous restituer l’atmosphère de cette cité « couverte de cicatrices ».
« Seigneur, protège-moi des religions »,
s’exclame Lasse Söderberg dans le rôle du contemplatif ironique, ajoutant :
« Les pierres de Jérusalem
sont la preuve que Dieu n’existe pas.
Elles ont goût de sel comme si elles avaient pleuré.
Mais il n’y a que nous pour pleurer. »

Thierry Maricourt